Agriculture Saharienne

L’agriculture saharienne essentiellement phoenicicole et accessoirement arboricole et/ou maraîchère, assure actuellement la stabilisation et le développement d’établissements humains et économiques (stabilisation des populations, viabilisation d’un espace aride, gisements d’emplois, production de subsistance et de revenus, économie de devises).

Toutefois, cette agriculture rencontre des difficultés pour faire face à une demande nouvelle issue de différentes mutations socio-économiques, démographiques, technologiques et culturelles. La sous valorisation des produits et sous-produits du palmier dattier, de la ressource en eau, des énergies renouvelables existantes et des produits du palmier dattier, ainsi que l’espace intercalaire et périphérique des palmeraies constituent un indicateur indéniable de non développement, voire de régression.

Aussi, ces agrosystèmes oasiens doivent-ils évoluer et s’adapter aux nouvelles exigences socio-économiques et technologiques tout en veillant à préserver l’équilibre établi.

L’extension des surfaces agricoles au moyen de la mise en valeur, à travers les multiples programmes de développement, a fait surgir en l’espace de deux décennies des nombreux autres indicateurs d’inadaptation tels :

Effet de l’irrigation à l’eau saumâtre et du drainage déficient dans la région de l’Oued Righ (Vue aérienne (a) et (b))
Effet de l’irrigation à l’eau saumâtre et du drainage déficient dans la région de l’Oued Righ (Vue aérienne (a) et (b))

Planche 02 : Effet de l’irrigation à l’eau saumâtre et du drainage déficient dans la région de l’Oued Righ (Vue aérienne (a) et (b)).

  1. L’utilisation non maîtrisée des équipements de base, des matériels agricoles et d’intrants augmentent les coûts de production avec des atteintes à l’environnement particulièrement dans le domaine des productions de plein champ ;
  2. L’extension du palmier dattier axée principalement sur la variété « DégletNour », exposant le patrimoine phoenicicole à une érosion génétique variétale et à des risques divers notamment économiques et phytosanitaires ;
  3. La chute brutale des rendements avec dégradation voire stérilisation des sols (cas des pivots céréaliers) ;
  4. Les échecs économiques de nombreuses nouvelles exploitations ;

De plus, de par leurs caractéristiques d’implantation, les nouvelles exploitations agricoles(ou périmètres d’irrigation) sont exposés à différents problèmes dont les plus importants sont : l’inaccessibilité, l’exposition aux vents, la salinité, le drainage...etc.

Dans la plupart des situations, le processus de création de ces périmètres n’a pas obéi à une démarche globale à même de garantir un développement intégré.

Ainsi, malgré les efforts consentis dans ce secteur, l’agriculture saharienne est actuellement menacée dans sa durabilité, autant que dans sa survie.

Face à cette situation préoccupante, la recherche devrait s’atteler à :

  • Identifier et caractériser le matériel biologique existant ;
  • Proposer une diversification variétale ;
  • Suggérer des référentiels d’adaptation de nouvelles technologies » (mécanisation, conditionnement, conservation…) ;
  • Maîtriser les itinéraires techniques en s’inspirant des pratiques anciennes et des savoirs faire locaux ;
  • Elaborer des référentiels techniques et économiques pour les nouvelles implantations ;
  • Valoriser les produits et sous-produits du terroir et les productions biologiques ;
  • Mettre en place un observatoire des pratiques du milieu et de suivi de la qualité de l’eau, du sol et des produits agricoles dans un souci de préservation de la santé publiques et de l’environnement ;