La problématique de l’eau en régions arides se pose en terme quantitatif et qualitatif pour différentes raisons:
La principale source d’approvisionnement en eau potable des habitants des régions arides algériennes est constituée d’eau souterraine, représentée par les aquifères du Complexe Terminal (CT) et du Continental Intercalaire (CI). La ressource mobilisable est estimée à 5 milliards de m3/an (CT). Etant donné les conditions du climat, aride voire hyperaride, ces formations sont faiblement alimentées, la recharge du système représente environ 1 milliards de m3/an au total. Il s’agit surtout d’une ressource à caractère fossile, coûteuse à la mobilisation et difficile d’utilisation.
En outre, la forte exploitation de ces aquifères par près de 8800 forages par les trois pays transfrontaliers, a fait que cette ressource est confrontée à un certain nombre de risques majeurs : fortes interférences entre pays, disparition de l’artésianisme, tarissement des exutoires naturels, accroissement excessif des profondeurs de forages, salinisation des eaux (SASS, 2000)
D’un autre côté, la salinité de l’eau des aquifères du Sahara septentrional traduit l’effet de l’écoulement souterrain lent favorisant les échanges ioniques entre l’eau et la roche encaissante, ainsi que l’effet de la forte exploitation localisée ayant entraîné une drainance entre les différents niveaux aquifères. Les échanges ioniques se manifestent clairement au sein des aquifères du CT dont la salinité de l’eau accuse un accroissement depuis les bordures du bassin vers les exutoires. L’effet de drainance est davantage mis en évidence (au sein du CT), particulièrement dans les aires de l’exploitation intensive proches des chotts Algéro-Tunisien.
D’après les travaux de recherche que la division eau a mené sur la qualité des eaux du Sahara Septentrional, les eaux des aquifères du CT présentent deux faciès selon le sens de l’écoulement chloruré-sulfaté calcique à chloruré-sodique avec une dureté totale dépassant les normes de potabilité. Ces eaux sont fortement minéralisées les concentrations varient entre 2 g/l et 8 g/l dans la région des chotts, ajouté à la présence en quantité excessive de fluorures.
Malgré les efforts consentis en matière de distribution d’eau potable et d’assainissement en régions sahariennes, la population a recourt toujours au camion-citerne distribuant une eau d’apparence plus douce mais qui présente un risque sur le plan sanitaire notamment en période estivale.
Pour que l’on puisse garantir aux usagers une eau de consommation en quantité suffisante et en qualité satisfaisante trois conditions sont nécessaires:
Les eaux du Continental Intercalaire, enfuies dans les couches profondes de l’Albien, se caractérisent par un gradient de température (55°C à 65°C), une dureté excessive oscillant entre 59 et 89°F et une minéralisation modérée atteignant les 2g/l. Cette eau engendre une précipitation du tartre et l’altération des canalisations. Cette situation génère des pertes colossales en temps et argent et crée de désagrément aux agriculteurs.
La demande en eau augmente rapidement du fait de l’accroissement de la population, de l’urbanisation, de l’industrialisation et des besoins pour l’irrigation. La production des eaux usées urbaines est estimée à environ 500 millions de m3/an. Comme pour l’alimentation en eau potable la quasi-totalité de la population agglomérée (urbaine et rurale) est raccordée au réseau public d’assainissement, le taux de population agglomérée raccordée au réseau d’assainissent était en 1996 de 85%. S’il existe une certaine amélioration du cadre de vie à l’intérieur des agglomérations, malheureusement les rejets des eaux usées dans les oueds sont en nette prolifération. Ce qui constitue une menace pour la qualité de la ressource en eau (MATE, 2000) et des risques sanitaires et environnementaux. Une cinquantaine de stations d’épurations des eaux sont réalisées à travers le pays et une dizaine en cours de réalisation.
Par ailleurs, selon la Direction Générale de la Protection Civile estimait dans un rapport sur les risques d’inondation qu’il « n’existe pas de régions prémunies contre ce risque et que ces évènements sont imprévisibles dans le temps et dans l’espace. » Si certaines régions comme Alger ou l’Est du pays sont d’autant plus concernées, tout le territoire peut-être sensible à ce genre de catastrophe naturelle. La problématique des inondations est une « priorité » pour le gouvernement algérien. En effet, la menace de nouvelles inondations augmente avec le réchauffement climatique y compris en régions arides (phénomènes extrêmes).
Les inondations sont la résultante d’un croisement entre deux facteurs : l’aléa considéré comme une conséquence hydrologique et la vulnérabilité qui est due à l’action de l’homme. Au phénomène de la déforestation en Algérie qui résulte de cette intervention de l’homme sur son milieu pour des raisons évidentes d’occupation du sol par l’urbanisation, s’ajoutent d’autres facteurs comme l’occupation des lits des oueds, la défaillance des réseaux de collecte des eaux de ruissellement. Le résultat de l’effet conjugué de l’ensemble de ces événements est que 40 à 50% des communes d’Algérie, celles du Sud comprises, encourent le risque d’inondations. 23 d’entre elles sont jugées catastrophiques, selon (M. Bahlouli, ANRH) qui préconise la mise en œuvre d’une stratégie d’alerte et de prévisions des risques, à travers la collecte et l’exploitation de l’information y afférente.
Aussi, En raison de son importance, la prise en charge de la problématique de l’eau au CRSTRA implique de façon transversale plusieurs équipes et différentes divisions notamment sur le volet «économie de la ressource». Ce programme spécifique à la Division gestion et valorisation des Ressources Hydriques pour 2013-2017 doit répondre à trois questions: