COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L’ARIDOCULTURE CRSTRA

BISKRA 13 – 14 décembre 2008


RECOMMANDATIONS


 
La stratégie de développement durable des zones arides doit être élaborée à la lumière des spécificités, des atouts, des contraintes des régions arides, mais aussi à la lumière des expériences et des changements à l’échelle mondiale et ce , par une politique de soutien à l’investissement agricole, une politique de réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation et une évaluation des ressources naturelles par l’utilisation de techniques avancées (SIG, télédétection).

Une volonté politique est donc interpellée ici plus qu’ailleurs, à travers la concrétisation d’un plan de développement à long terme de ces régions où l’agriculture est certes le secteur focal mais doit être accompagné d’autres secteurs, l’hydraulique, l’industrie, la recherche, le tourisme, les transports, les travaux publics, l’artisanat etc.., dans le cadre d’une gestion intégrée de l’espace à travers le schéma national d’aménagement du territoire.

Une politique de soutien à l’investissement agricole est nécessaire et doit être revue à la hausse notamment en zones arides où les contraintes sont multiples. La formation et la vulgarisation constituent un préalable au développement d’une agriculture compétitive à plus forte raison dans les zones arides à cause des nombreuses contraintes.

L’agriculture de conservation exige tout le savoir-faire que requiert une "agriculture de précision par les Labour par bandes, l’Irrigation localisée, la Production biologique, l’agroforesterie. L’eau étant rare et il faut bien la gérer en vue d’augmenter la productivité et préserver la ressource de base.

L’amélioration de la productivité de l'eau nécessite :
  • De modifier la gestion des cultures, des sols et de l'eau,
  • De sélectionner des cultures et des cultivars adaptés,
  • De recourir à des techniques de plantation améliorées,
  • De synchroniser des applications d'eau avec les périodes végétatives les plus sensibles et un meilleur drainage pour la maîtrise des nappes phréatiques,
  • D’utiliser les façons culturales et pratiques agronomiques qui réduisent l'évaporation de l'eau,
  • De collecter l'eau pluviale dans des bassins allant de petits sillons à des barrages.
Pour caractériser le patrimoine génétique en vue de sa sauvegarde et de sa valorisation, les actions suivantes sont préconisées :
  • Recherche, éducation, restauration et sensibilisation
  • Une prospection massale des génotypes exceptionnels et l’enregistrement de leurs principales caractéristiques d’intérêt biologique et agronomique en s’appuyant sur les connaissances des propriétaires.
  • La conservation des ressources est envisagée en créant des parcelles de collection.
  • La création d’une base de données informatisée permettant de localiser très précisément les exemplaires de chacun des génotypes et des informations qui leur sont associées.
  • L’application des biotechnologies en sauvegardant les ressources naturelles permettant l’amélioration de la qualité et de la productivité.
  • Le développement de programmes de recherche en biotechnologie en vue de renforcer le système de résistance des plantes dans les milieux arides, à la salinité et à la sécheresse.

Axe I : Environnement aride et gestion des ressources naturelles


L’aridoculture doit être vue comme un palliatif au manque d’eau en Algérie, et doit miser sur la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, pour ce faire, il faudra :

  • Orienter nos efforts vers la maitrise de la pratique de cultures pluviales pour une application rigoureuse des différentes opérations de l’itinéraire technique.
  • Utiliser les différentes techniques de collecte des eaux pluviales.
  • Utiliser les aspects de l’eau virtuelle comme palliatif temporaire au manque d’eau.
  • Il faut que l’eau retrouve sa valeur. Par conséquent, la redevance de l’eau d’irrigation doit être calculée sur la base de sa production financière et non pas en fonction du volume d’eau utilisé.
  • Il faut faire une éducation de proximité pour mobiliser le citoyen et l’agriculteur à l’économie de l’eau, seule garant de la pérennité de la ressource.
  • Promouvoir la gestion durable de la steppe par une restauration des parcours steppiques et leur gestion rationnelle et une bonne conduite des troupeaux,
  • Faire des études sur les ksours et les oasis pour définir leur situation actuelle et mettre en place un programme pour leur réhabilitation est en faire un pôle de développement intégré locale.
  • Elaborer un programme de mise en défens, établir leur typologie en fonction de l’état de dégradation pour pouvoir établir un programme de réhabilitation et restauration.
  • Mettre en place des observatoires de surveillance, de veille et d’alerte dans les principales zones vulnérables des zones arides.

Axe 2 : Agrobiodiversité et optimisation des secteurs de production


  • Le Transfert, la diffusion et la valorisation des résultats et acquis de la recherche scientifique doivent être mis au profit des utilisateurs (paysans, société civile,).
  • L’implication et la participation active des utilisateurs, décideurs et agents de développement dans la formulation, le suivi et la valorisation des travaux de recherche.
  • L’utilisation efficiente de l’eau d’irrigation dans les systèmes agraires par l’adoption des systèmes appropriés et l’évacuation des eaux excédentaires par des techniques de drainage.
  • La mise en place de mécanismes, techniques et méthodes de sauvegarde et de réhabilitation des savoirs et des savoir-faire locaux.
  • Développer les travaux de recherche relatifs à la préservation et la valorisation du patrimoine génétique local.
  • Développer les travaux d’amélioration du patrimoine génétique végétal (Pistachier, Opuntia, Jujubier).
  • Encourager la poursuite des travaux de recherche relatifs au palmier dattier (Vitro-plant, protection contre la cochenille).
  • Une attention particulière doit être portée pour la protection et la sauvegarde de l’Outarde Houbara.

Axe 3 : Gestion de l’espace et contraintes socio-économiques


  • Préserver les systèmes d’irrigation paysans adoptés dans les palmeraies traditionnelles. Ce sont des modes de gestion et de partage d’une équité parfaite et d’une rationalité étonnante.
  • Se contenter du rôle d’accompagnateur de l’Etat en dédiant la gestion paysanne aux paysans ;
  • Approfondir les enquêtes sur les systèmes de production oasiens et raccourcir leur périodicité afin d’appréhender d’une manière dynamique et plus fine leur adaptation aux changements que subit leur environnement socio-économique.
  • Améliorer le cadre incitatif pour tous les acteurs, notamment pour les exportateurs de la datte, et renforcer la position de l’Algérie dans le marché mondial de la datte au moyen d’une politique de labellisation (création des indications géographiques protégées et certification).
  • Piloter les « filières » datte et lait de chamelle par un système d’information efficace, fiable et accessible.
  • Créer une station de recherche cameline dans la zone de production afin de permettre aux camelologues de prendre en charge les axes de recherche relatifs à la valorisation des produits et sous produits camelins notamment le lait de chamelle.
  • Encourager l’investissement privé en matière de développement de la filière lait de chamelle à l’instar du soutien à la création de centres d’engraissement camelin.
  • Mettre en œuvre une gestion rationnelle rigoureuse des ressources en eau, en vue de préserver les aquifères contre la surexploitation et la pollution.
  • Renforcer l’expérimentation hydro agricole dans les milieux oasiens pour la maitrise des besoins en eau des cultures et la problématique de la salinité et de l’excès d’eau dan les sols.
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